Emmanuel Macron en Ukraine | Se rafraîchir en ville | Concerts en langue des signes

Pour la première fois depuis le début de l’invasion russe fin février, Emmanuel Macron s’est rendu en Ukraine aujourd’hui. « L’Ukraine peut compter sur nous », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Kiev, la capitale ukrainienne, aux côtés entre autres du chancelier allemand, Olaf Scholz, et du chef du gouvernement italien, Mario Draghi. Ils ont été reçus par le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Emmanuel Macron a affirmé défendre la souveraineté de l’Ukraine et a dénoncé « le choix de la guerre » fait par la Russie. Il a annoncé que la France allait livrer dans les prochaines semaines six nouveaux canons de type Caesar à l’Ukraine, en plus des 12 déjà livrés. Il a également déclaré soutenir le statut de « candidat immédiat » à l’adhésion à l’Union européenne pour l’Ukraine. L’Ukraine « doit pouvoir l’emporter » face à la Russie, avait affirmé le président plus tôt dans la journée lors d’une visite dans la ville dévastée d’Irpin, en banlieue de Kiev.

En France, plusieurs personnalités de l’opposition ont critiqué le calendrier de cette visite, qui intervient dans l’entre-deux-tours des élections législatives. Alexis Corbière (LFI) a estimé que ce déplacement ne devait pas servir d’« opération de com » et Marine Le Pen (RN) a soupçonné une « arrière-pensée électoraliste ». « Le temps électoral, le temps politique n’est pas forcément le temps du monde », a défendu la porte-parole du gouvernement, OIivia Grégoire. Gérard Larcher (LR) a affirmé qu’il « était temps » qu’Emmanuel Macron se rende à Kiev. Sa visite a en effet été précédée de celle de plusieurs autres dirigeants européens. Les relations se sont refroidies entre la France et l’Ukraine depuis qu’Emmanuel Macron a affirmé qu’il ne fallait « pas humilier la Russie » et a présenté la France comme une « puissance médiatrice », dans une interview à la presse régionale française le 3 juin.

Le 5 mai, Emmanuel Macron a annoncé une augmentation du soutien de la France à l’Ukraine, portant le total à 2 milliards de dollars (1,9 milliard d’euros). Quelques jours plus tôt, l’Élysée expliquait sur son site que l’aide française consistait en partie en un soutien humanitaire, en argent, en médicaments ou en vivres. La France fournit également du matériel « défensif » pour « une valeur de 100 millions d’euros ». Le soutien est aussi budgétaire, via des prêts au gouvernement ukrainien garantis par l’État. L’Union européenne, sur son budget cofinancé par les États membres, a fourni une aide chiffrée à 11,5 milliards d’euros par l’IfW Kiel, un institut de recherche économique allemand. L’aide des États-Unis est largement supérieure, atteignant plus de 42,6 milliards d’euros, selon l’IfW Kiel. Il note que rapporté au PIB (la production totale de biens et services), l’effort le plus conséquent est porté par des pays ayant une relation historique conflictuelle avec la Russie : les pays Baltes et la Pologne [voir notre infographie].