Élisabeth Borne devant les députés | L’obésité en France | D’où vient le mot « plouc » ?

La Première ministre, Élisabeth Borne, a prononcé aujourd’hui devant l’Assemblée nationale sa déclaration de politique générale, qui expose les orientations de son gouvernement. Elle a affirmé que le « premier défi » était de « répondre à l’urgence du pouvoir d’achat », alors que l’inflation a augmenté de 5,8 % entre juin 2021 et juin 2022, selon l’institut national de statistiques Insee. Un projet de loi en ce sens doit être débattu à partir du 18 juillet. Parmi les autres chantiers, Élisabeth Borne a cité une « société du plein emploi » et « la bataille du climat ». Elle a confirmé « l’intention de l’État de détenir 100 % du capital d’EDF ». « Notre pays a besoin d’un système de réforme de nos retraites », a-t-elle également déclaré. Durant l’entre-deux-tours de la présidentielle, Emmanuel Macron s’était dit prêt à des modifications de son projet de réforme des retraites, qui prévoit de repousser l’âge de départ à 65 ans.

Élisabeth Borne n’a pas souhaité solliciter un vote de confiance de l’Assemblée nationale sur sa déclaration de politique générale. Cette procédure, permise par la Constitution, conduit à la démission du gouvernement en cas de désapprobation par une majorité absolue des suffrages exprimés. Ce vote n’est pas obligatoire et certains Premiers ministres n’y ont pas eu recours, soit parce qu’ils étaient « soucieux de marquer qu’ils tenaient leur légitimité » de leur nomination par le président, soit parce qu’ils ne disposaient pas d’une majorité absolue, explique le site de l’Assemblée nationale. Tous les gouvernements depuis 1993 ont sollicité ce vote au moment de leur entrée en fonction. ​​Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a expliqué lundi le refus du gouvernement d’engager sa responsabilité par l’absence de majorité absolue de la coalition présidentielle.

Face au refus de la Première ministre de solliciter ce vote de confiance, la coalition de gauche Nupes a déposé aujourd’hui une motion de censure contre le gouvernement. Une motion de censure peut être déposée par au moins un 10^e des députés. Chaque député ne peut signer que trois motions de censure par session parlementaire (d’octobre à juin) et une par session extraordinaire, comme celle en cours depuis hier. Une motion de censure commence à être débattue deux jours après son dépôt. Elle est adoptée à la majorité absolue des députés, soit 289 voix. Son adoption entraîne la démission du gouvernement. Sous la V^e République, une seule motion de censure a été adoptée, en 1962. Des députés RN et LR ont fait part de leur réticence à voter cette motion de censure de la Nupes.