Formation d’un nouveau gouvernement après les législatives |
• Quels sont les changements au gouvernement ? |
La composition du nouveau gouvernement [voir la liste] a été dévoilée aujourd’hui par l’Élysée. Le départ de trois membres du gouvernement était attendu en raison de leur défaite aux élections législatives : la ministre de la Transition écologique, Amélie de Montchalin, la ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon, et la secrétaire d’État chargée de la Mer, Justine Bénin. Elles sont respectivement remplacées par Christophe Béchu, François Braun et Hervé Berville. Yaël Braun-Pivet, nommée ministre des Outre-mer en mai, a été élue la semaine dernière présidente de l’Assemblée nationale. Son portefeuille a été attribué aujourd’hui à l’ancien préfet Jean-François Carenco, sous la tutelle du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Olivier Véran quitte les Relations avec le Parlement et devient porte-parole du gouvernement. Membres du gouvernement lors du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, Marlène Schiappa, Geneviève Darrieussecq et Sarah El Haïry, y font leur retour. « La Première ministre ne sollicitera pas la confiance des parlementaires » après son discours de politique générale mercredi, a déclaré ce soir Olivier Véran.
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• Quelle est la hiérarchie des membres du gouvernement ? |
Avec 42 membres, le gouvernement compte 14 personnes de plus que le précédent. En plus de la Première ministre, il comprend 16 ministres, 15 ministres délégués et 10 secrétaires d’État. Les ministres sont à la tête d’un département ministériel et les ministres délégués exercent leurs fonctions auprès du Premier ministre ou au sein d’un ministère. Les secrétaires d’État sont également placés auprès d’un ministre et ne participent au Conseil des ministres que lorsque leur domaine de compétence est à l’ordre du jour. Les membres du gouvernement sont nommés dans un ordre précis, l’ordre protocolaire, qui est un « indice » de la hiérarchie gouvernementale, notent les politologues Willy Beauvallet, Audrey Célestine et Aurélie Roger dans un article publié en 2018. Ils expliquent que cette hiérarchie montre les « priorités gouvernementales ». Au sein du nouveau gouvernement, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, est cité en premier et le ministre de la Transition écologique en 10e, chutant de cinq places par rapport au dernier gouvernement.
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• Les ministres mis en cause dans des affaires doivent-ils démissionner ? |
Damien Abad, jusqu’alors ministre des Solidarités, quitte le gouvernement. Le parquet de Paris a ouvert la semaine dernière une enquête pour tentative de viol, après le dépôt d’une plainte contre lui. « Il paraissait préférable » que « je puisse me défendre sans entraver l’action du gouvernement », a-t-il déclaré aujourd’hui, dénonçant des « calomnies ignobles ». Depuis les années 1990, il est d’usage qu’un ministre démissionne s’il est mis en examen. Cela a été le cas de Bernard Tapie, ministre de la Ville en 1992, mis en cause dans une affaire d’abus de biens sociaux, ou de Jérôme Cahuzac, ministre du Budget en 2013, accusé d’avoir dissimulé des comptes bancaires en Suisse. Cette règle n’est pas systématiquement appliquée. Le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, est mis en examen depuis juillet 2021 pour prise illégale d’intérêts. Il est soupçonné d’avoir profité de sa fonction de ministre pour nuire à des magistrats auxquels il s’était opposé au cours de sa carrière d’avocat.
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