150 sites culturels endommagés en Ukraine | Trouver un logement étudiant | Pour ou contre la chemisette ?

L’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) a annoncé aujourd’hui que 152 sites culturels avaient été « détruits partiellement ou totalement » en Ukraine depuis le 24 février, date du début de l’offensive russe. Parmi ces sites figurent des édifices religieux, des monuments, des musées ou des bibliothèques. Ce recensement s’appuie sur des signalements qui ont été vérifiés par des experts ainsi que par l’analyse d’images satellites, a détaillé l’Unesco. Elle a précisé qu’aucun des sept sites ukrainiens inscrits au Patrimoine mondial n’avait pour l’heure été touché. Cette liste recense l’ensemble des biens culturels et naturels possédant une valeur universelle exceptionnelle. Parmi ces biens figurent la cathédrale Sainte-Sophie de Kiev, un bâtiment à l’architecture byzantine édifié au XI^e siècle, ainsi que le centre-ville de Lviv, dont la construction a débuté au Moyen-Âge.

Dès le déclenchement de la guerre en Ukraine, l’Unesco a conseillé les autorités du pays ainsi que les professionnels de la culture pour inventorier les œuvres et protéger les bâtiments. Des objets ont été déplacés dans des refuges et de nombreux biens immobiliers ont été barricadés par des sacs de sable ou recouverts de mousse, de bâches ou de tissus anti-feu. L’Unesco a aussi recommandé de marquer les sites culturels du « Bouclier bleu », un outil créé par le droit international pour protéger le patrimoine en cas de conflit armé. « Le signe peut être peint, ou collé, plaqué sur une porte, étendu à même le sol… », expliquait en avril au Monde le directeur du Centre du patrimoine mondial de l’Unesco, Lazare Eloundou Assomo. Ce marquage vise à avertir l’ennemi que le bâtiment doit être épargné. Cependant, il « peut avoir des effets pervers », reconnaissait Lazare Eloundou Assomo en citant l’exemple de Dubrovnik, une ville du sud de la Croatie, dont les bâtiments marqués avaient été délibérément pris pour cible lors de la guerre de Croatie (1991-1995).

La protection du patrimoine culturel en cas de conflit armé est prévue par le droit international, plus précisément par la Convention de La Haye qui a été adoptée en 1954. Les 133 États ayant ratifié cette Convention, dont la Russie et l’Ukraine, s’engagent à respecter les biens culturels situés sur leur territoire ou sur celui des autres États ou encore à créer des unités spéciales au sein de leurs forces militaires chargées de la protection des biens culturels. En 2016, la Cour pénale internationale a pour la première fois été saisie d’une plainte – de l’État malien – portant sur la destruction de biens culturels et a décidé de qualifier ces actes de crimes de guerre. C’est à ce titre qu’a été condamné à neuf ans de prison le djihadiste Ahmad Al Faqi Al Mahdi, reconnu coupable d’avoir dirigé intentionnellement les attaques qui ont détruit en 2012 dix monuments religieux et historiques à Tombouctou, un site malien classé depuis 1988 au patrimoine mondial.